histoire . Alhéna, le désir personnifié, fut amené.e en ce monde pour tenter ce qu'il se fait de plus tacite et sombre dans le coeur des hommes. Seulement, iel ne put en réchapper ellui-même, tenté.e par les plus brillants éclats du monde et les plus sombres infamies.

Le désir ne se satisfaisant jamais d'un seul dû, iel vint à désirer tout ce qu'on pouvait lui affirmer comme loin de sa poigne. Iel devint fier.e membre de la constellation de la fièvre ou la débauche ne trouve de terme qu'à la naissance de la dignité.

Faim, fut en ce temps celui qu'iel put désigné comme son premier, et seul ami, là où le monde le.a désirer de telle façon à finalement l'oublier. C'est de là que crût un semblant de cruauté où il ne résidait alors qu'amusement. En aucun monde iel ne laisserait le monde le.a réduire à un simple désir passager dont on se débarasse une fois assouvit.

Dans sa quête de respect et de peur, le désir se fit un tout autre ami, aussi attendu qu'imprévisible . l'Avarice. Leurs désirs, bien qu'à des opposés bien distincts les rapprochèrent, comme motivé par une même obsession commune. Ainsi, quelques siècles suivant, quand il vint trouver confort auprès d'ellui, dans le plus sombre recoins de son désespoir, iel convoita ce que l'Avarice ne pouvait donner, ni ne possédait : son coeur.

Jamais ne sut-iel réellement ce qui plia l'Avarice, facétie personnifié, à telle changement drastique, mais bien plus rapidement qu'iel ne pouvait l'espérer, Ace le.a demanda en mariage, célébrant l'union la plus sacré que chios puisse proposer. Alors encore, iel ignorait la véritable nature du désespoir qui l'animait, et des conséquences que cette union engagerait.

1200 à 1600    . Ce fut quatre siècle d'un mariage fastidieux qui suivit. Les étinceles des premières décennies laissèrent place au doute, à la beauté d'un amour, ou quelque chose qui puisse y ressembler. Ils semblaient la paire parfaite, les concept les plus associés, ceux qui pourraient le mieux s'entendre, se comprendre. Pourtant, Ace souffrait d'un trouble que rien ne pansait, même pas le désir même à ses côtés, cellui qui aurait pu lui faire oublier la moindre de ses peines.  Alors ils eurent des enfants, comme tout couple ferait pour sauver un mariage essouflé. Mais rien n'y fit. L'amertume revint, et même le désir personnifié n'y pouvait rien. Odieux et absent il se fit, en quête de cet autre qu'Alhéna ne sera jamais.

Peut-être par mégarde, ou maladresse, le désir désirant retrouver son mari, ou le punir, fit tomber quelques malencontreux ingrédients mortel dans son thé, et le lendemain même, il se trouva cloué au lit, aux portes de la mort. Il n'y avait qu'ellui pour veiller à son chevet, il n'y avait qu'ellui pour récolter la reconnaissance de sa présence, et ainsi à sa merci, iel le retrouvait comme iel l'avait aimé. Humble, et face à cette mort qu'il aimait. Qu'importe, tant que ça marchait, tant qu'ils pouvaient vivre dans l'illusion d'une famille parfaite.

Si l'Avarice accepta ses vices des décénnies durant, lui sommant presque de l'obliger à d'infames maux pour mieux se laisser bercer par ses soins, un jour, comme tout, il s'en lassa. Un soir, en bonne possession de toute son énergie, ils trouvèrent assise à leur table, seul. Leurs enfants déjà en âge de vivre leurs vies, il n'y avait plus qu'eux. " Je t'aurais sûrement aimé dans n'importe quel univers si ce n'est pour la malédiction de Voluptas" souffla-t-il seulement en guise d'excuse. Il lui servit un thé, et lui laissa l'opportunité de sortir à jamais de sa vie, ou de boire. Iel but de cette tasse sans un mot, conscient.e que ce serait la dernière qu'iel boirait. Iel préférait de loin périr plutôt que de vivre avec la honte de n'avoir jamais été désiré.e par son propre mari comme iel aurait dû l'être.

1600 à 2022  . Bien malgrés ellui, la mort, cette fameuse qu'iel avait en horreur, ne vint pas prendre sa vie. Au lieu de quoi, la faim prit soin d'iel, dans sa peine et sa maladie. Un temps qu'iel passa grandement à maudire son Aspideus, qui par procuration, l'a maudit.e à des siècles d'humiliation quand iel aurait pu être aimé. Cette colère le.a forgea des années durant, le.a rendant plus cruelle qu'iel ne le fut avant son mariage. La perte de son fils le.a rendit particulièrement amer, et la présumée disparition ou mort d'Ace ne lui rendait en rien justice. Iel n'avait plus personne contre qui diriger sa colère, ou sa haine, seulement de la rancune, et les mêmes problématiques qu'avant son union.

Iel se fut plus complexe qu'iel était, se présentant sous un jour intransigeant qui ne pardonne plus. Le désir ne se laisserait plus jamais duper, ni humilier, pas même par son propre aspideus bien qu'iel lui doive une certaine allégeance.

(+) Iel est devenu l'amante de la faim après de longues années d'amitié.

(+) Iel a recroisé Ace, il y a un siècle de ça, et passé la rancune, il n'est resté que la pitié face au trou noir en perdition, à l'âme esseulée et profondément déchirée qu'il est devenu. Certain jour, iel l'a en horreur, d'autres, un brin de sympathie, mais surtout iel retient qu'aucune mort ne les a jamais séparé, et s'amuse à lui rappeler chaque jour de son existence qu'iel lui a donné son nom. Finalement, lui non plus n'aura jamais ce qu'il veut.